« Qui voit les Cévennes voit sa peine. » 

Dicton cévenol.

IL FAUT...

Il d’abord faut juger de la douceur des collines et de l’encaissement des coteaux,  de la rondeur d’une vallée et de l’escarpement d’un sommet, pour comprendre.

Il faut monter sur les hauteurs pour juger de la pureté des couleurs et de l’âpreté de la pierre.

Il faut les voir les Cévennes et ses champs d’oignons en restanques approuver l’image de la structure feuilletée du schiste qui constitue les montagnes.

Ici, sachez que même si le brin d’herbe est léger, la fleur dansante, le panier d’osier rougeoyant de cerises gorgées à peine gaulées, c’est avant tout une terre de combats.

Une histoire familiale

Serge, de son nom Massal, est le récipiendaire d’une famille française qui a lutté depuis 100 ans. Car ce que je vous conte est l’histoire d’une quête. C’est un roman national, une saga familiale avec son lot de souffrances pour que Cervin reste la seule entreprise française sur trois générations. C’est que sur cette terre de forteresses et de maquis, la résistance est naturelle. 

Ainsi, en 1914, lors de la Déclaration de la Première Guerre Mondiale, dans la famille Massal, il y avait quatre frères : Auguste, Raymond, Germain et Henri.

Deux, en âge, partent à la guerre : Auguste et Raymond.

Raymond y meurt, nourrissant de son sang les tranchées alsaciennes au nom de la patrie.  

Auguste en revient en victime éthérée. Il grossira les rangs des hommes morts pour la France en silence, en toussant, en suffocant, en souffrant. 

C’est avec cette fatale incapacité des voies respiratoires attaquées qu’il se rendit compte qu’il ne pouvait plus effectuer de travail de force. Il créa une cartonnerie, une entreprise d’emballage de bas de soie avant de décéder en 1920.

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La manufacture de bas de l’Arsoie ; littéralement art de la soie, est fondée en 1918 par Auguste, puis reprise deux ans plus tard à sa mort par Germain, son frère cadet.

Ainsi dés 1920, Germain Massal fabriquait des bas de soie qu’il emballait dans de luxueuses boîtes qui sillonnaient le monde de l’Argentine à la Russie et approvisionnaient les cours royales et impériales d’Europe. 


L’entreprise fleurit durant l’entre deux-guerres.


1939-1945, la Seconde Guerre Mondiale éclate mettant à feu et à sang la planète. Âge noir, période de restrictions et de pénuries, d’économies de guerre. Le Nylon ne sert plus au bas des femmes mais à la confection des parachutes, des tentes, des pneus. 


À la Libération en août 1944 les GI distribueront à la volée cigarettes et chewing-gums et offriront en cadeaux aux jeunes filles des bas-nylon. Enfin !


En 1950, avec les nouvelles technologies et machines, le bas sans couture apparut. 


À Sumène, Germain n’ayant pas eu d’enfant, ce sont ses neveux qui reprirent le flambeau, soit les enfants d’Henri le quatrième frère. Il y eu André et Jean pour l’usine et Raymond pour l’emballage. En 1953, André (le père de Serge) succède à son oncle et une marque en propre voit le jour : Cervin, en référence à ces sommets cristallins alpins dont était originaire Auguste.


En cet après-guerre, période d’évolution, André développera l’entreprise avec une gestion rigoureuse ; à la cévenole. 

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En 1986, Serge débute dans l’entreprise familiale en tant que directeur commercial. 

1996, Serge devient PDG de l’Arsoie et oriente résolument son entreprise vers l’export. 


Mais Serge à une idée pour que vive son  entreprise. 


Il écumera toute l’Europe pour retrouver les deux machines dont il rêve. Des machines READING seules capable de réaliser des authentiques bas couture.


Ainsi, grâce à Serge, à sa volonté, à sa ténacité, l’entreprise suménoise acquiert deux métiers à tisser READING d’une valeur patrimoniale industrielle inestimable. 


Le pari technologique de Serge de retour dans le passé donna la possibilité unique à la société l’Arsoie Cervin de recréer des collections, qui étaient jusqu’alors le luxe de certains musées. 


Mais l’aventure ne s’arrête pas là. En 2020 L’Arsoie CERVIN récupère in extrémis un autre de ces métiers rares.


Cervin devient donc l’unique marque au Monde à réaliser des bas nylon et de soie dans les règles de l’art